L’argent placé sur un contrat d’assurance-vie est-il bloqué ?
Les sommes investies en assurance-vie sont disponibles à tout moment avec une fiscalité parfois différente selon le moment où on retire ses fonds. Toutefois, certaines situations (fléchissement des marchés financiers, illiquidité temporaire) pourraient réduire la disponibilité de votre argent. Explication.
La disponibilité totale des fonds en euros placés en assurance-vie
Vos fonds sur les contrats en euros peuvent être rachetés à tout moment. Ce rachat est d’autant plus aisé qu’ils ne peuvent baisser du fait de l’effet cliquet (les gains réalisés une année sont définitivement acquis) et de la garantie du capital. Mais aujourd’hui, aussi liquide et sécurisé soit ce dispositif, un assuré ne peut plus se permettre d’investir la totalité de ses avoirs sur un seul contrat en euros : le rendement est faible et le deviendra plus encore du fait de la baisse des taux sur lesquels est investi ce type de produit.
Attention : disponibilité ne signifie pas « absence de coût ». Il vous faudra acquitter l’impôt – plutôt faible – dû sur les gains.
Une disponibilité juridique totale des UC mais qui peut être entravée par une baisse des marchés financiers
Face à la moindre rémunération des contrats en euros, il convient d’aller rechercher une diversification de son patrimoine en investissant 20 à 40 % (voire plus) de ses placements sur des fonds en unités de compte (UC) : Sicav, FCP, OPCI, SCPI … Ces produits sont susceptibles de connaitre une variation de leur cours à la hausse, mais aussi à la baisse. Ici, les assureurs ne garantissent pas le capital (comme sur les fonds en euros) mais seulement le nombre de parts souscrites. La partie en fonds euros vous permettra une liquidité totale du capital alors que vous aurez intérêt à ne pas toucher à la partie en UC, en cas de baisse des marchés financiers, en attendant une remontée des cours des UC.
Une indisponibilité temporaire du capital établie par la loi Sapin II
La loi Sapin II introduit en revanche une limite temporaire de la liquidité d’un contrat d’assurance pendant 6 mois au maximum. Une telle disposition pourrait être mise en œuvre si on assistait à une remontée des taux d’intérêt provoquant potentiellement la baisse des contrats en euros doublée de retraits significatifs pour bénéficier d’une meilleure rémunération sur d’autres produits. Rassurons-nous, les modes de gestion des assureurs visent à éviter une telle situation.
Au total, l’argent placé sur un contrat d’assurance-vie n’est pas bloqué. Une baisse du capital placé peut seulement conduire à attendre une remontée des cours des différents fonds d’investissement s’ils ont chuté. Les hypothèses de blocage temporaire des fonds assuranciels restent faibles du fait de la qualité de gestion des assureurs et du conseil prodigué par les conseillers financiers pour équilibrer au mieux actifs non risqués et plus risqués.